Métiers de la maintenance : les plus exposés aux risques
Avec une occurrence de maladie professionnelle 8 à 10 fois plus élevée que la moyenne et une durée d’incapacité temporaire liée aux accidents de 53 jours, les métiers de la maintenance dans l’industrie se révèlent bien plus exposés aux accidentset aux maladies professionnelles que les autres métiers.
C’est ce qui ressort de l’étude réalisée par l’Afim (1) dans la région PACA avec la participation des principales entreprises prestataires de service en maintenance (2). L’analyse des données de santé et de sécurité d’une cohorte de 1250 salariés dans la période 1995-2000, a révélé le caractère atypique des accidents du travail et des maladies professionnelles pour les salariés affectés aux activités de maintenance.
En maintenance, les salariés sont au contact des matériels. Aux risques liés à l’activité elle-même (risques de manutention, risques de blessures avec les outillages et les matériels, etc.) s’ajoutent ceux occasionnés par les produits et les énergies véhiculées par les matériels. Ouvrir les matériels, rompre les confinements pour examiner, réparer ou remplacer les organes défaillants ou présentant des signes d’usure avancée fait partie du quotidien des personnels de maintenance. C’est au moment de l’ouverture des circuits que les salariés risquent d’être exposés aux produits toxiques, mutagènes ou cancérogènes véhiculés par les matériels. Les vannes, les corps de pompes, les points bas sont autant de pièges pour les produits véhiculés. Mais les risques proviennent aussi des énergies résiduelles (pression, tension électrique, bruit, etc.).
Globalement près de 90 % des accidents surviennent dans les locaux des entreprises utilisatrices et 10 % dans les ateliers des prestataires de maintenance. Les trois jours de la semaine qui enregistrent le plus d’accident sont les mardi, mercredi et jeudi, mais le » mythe » des accidents du lundi a toujours la vie dure. Comme d’ailleurs celui des salariés poly accidentés selon lequel les éternels accidentés seraient légion. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 5 ans, 155 accidents avec arrêt et 149 victimes différentes !
Des accidents plus sévères en maintenance et des métiers plus exposés que d’autres
Avec des taux de fréquence (TF) (3) qui s’étalent de 45 à 150 pour les soudeurs, tuyauteurs, chaudronniers et les monteurs (24 en moyenne pour l’ensemble des 17 millions de salariés français), les accidents du travail amputent le potentiel de ces métiers de 1,5 à 9 %. En revanche, si le TF de l’ensemble des métiers de la maintenance se révèle plus bas que la moyenne nationale (16,7 contre 24), il n’en est pas de même avec la durée moyenne d’incapacité temporaire (IT). Pour les métiers de la maintenance, la durée d’IT est de 53 jours tous métiers confondus soit 29 % de plus que la moyenne nationale (41 jours). Ces chiffres sont plus élevés que dans les branches BTP (49,3 jours), Métallurgie (35 jours) ou Chimie (37,2 jours). En maintenance, 76 % des accidents avec arrêt engendrent une durée moyenne d’IT de 29 jours et 24 % des accidents provoquent des arrêts d’une durée moyenne supérieure à 129 jours. Selon le secteur industriel dans lequel s’est produit l’accident, la gravité mesurée au travers de la durée d’IT est significativement différente. Ainsi les accidents survenus dans les usines chimiques entraînent des durées moyennes d’IT de 65 jours, 52 jours dans le raffinage, 43 jours dans la sidérurgie et de 41 jours pour les accidents survenus dans les ateliers des prestataires. Selon le métier exercé en maintenance, la durée d’incapacité temporaire par accident s’élève encore et trois métiers ont des durées moyennes d’IT supérieure à 70 jours (tuyauteurs, monteurs, électriciens). L’âge des salariés n’est pas non plus indifférent. Ainsi, la durée moyenne d’IT est de 92 jours pour la tranche d’âge 51-60 ans, alors qu’elle est de 63 jours au niveau national.
Avec un indice de gravité (IG) (4) moyen de 0,87, les métiers de la maintenance n’apparaissent pas spécialement préoccupants en regard de la moyenne des comités techniques nationaux (1,01) ou du comité technique BTP (2,86) (5). C’est cependant en analysant l’indice de gravité par métier que ressortent les métiers critiques :
Métier exercé
IG : nb j IT pour 1 000 heures travaillées
Monteur
11,56
Tuyauteur
5,36
Chaudronnier
2,93
Soudeur
1,94
Electricien
0,59
Mécanicien
0,39
Instrumentiste
0,056
Des accidents concentrés sur 7 causes principales
En regard de l’origine des accidents, plus de 77 % des durées d’incapacité temporaire ont pour origine :
Origine de l’accident
% de la durée totale d’IT
Procédé
18,7 %
Manutention manuelle et assistée
15,7 %
Equipements
10,6 %
Outillage
9,8 %
Véhicules
8,3 %
Coincement des doigts
8,2 %
Sécurités collectives défaillantes
6,1 %
C’est au cours d’interventions de maintenance corrective en fonctionnement qu’ont lieu près de 50 % des accidents en relation avec le procédé. Pour l’outillage, 47 % des accidents mettent en cause la clé à frapper.
Des maladies professionnelles plus fréquentes et concentrées
L’occurrence de maladie professionnelle pour les salariés affectés aux activités de maintenance s’est révélée 10 fois plus élevée que pour les autres salariés de la CRAM Marseille (5,25 pour 1000 salariés maintenance contre 0,506 pour les salariés de la CRAM Marseille). Mais celle-ci est aussi 8 fois plus élevée que la moyenne nationale et 4 fois plus élevée que dans la Métallurgie et 3 fois plus que dans le BTP.
Année
Effectif maintenance concerné
Nb MP/1000 salariés maintenance
Nb MP/1000 salariés CRAM Marseille
Rapport maintenance / ensemble
1996
281
7,1
0,27
26,3
1997
799
6,2
0,44
15,5
1998
834
1,2
0,52
2,3
1999
995
5
0,47
10,6
2000
1 037
6,75
0,83
8,3
Trois maladies professionnelles représentent 70 % des affections
L’amiante génère 30 % des cas, le benzène 25 %, et le bruit 15 %. En regard des données de la même période pour la CRAM Marseille, l’occurrence d’une MP pour les métiers de la maintenance est 7 fois plus élevée que la moyenne des salariés pour l’amiante, 180 fois pour le benzène et 15 fois plus pour le bruit.
Des groupes de métiers plus exposés aux maladies professionnelles
Avec une occurrence de maladies professionnelle 64 à 100 fois plus élevée que la moyenne (CRAM Marseille ou CNAM nationale), le groupe de métiers monteur, soudeur, tuyauteur est particulièrement exposé aux maladies professionnelles. Pour le groupe de métiers électricien et instrumentiste, l’occurrence de MP est 6 à 10 fois plus élevées que les moyennes régionale et nationale. Seuls les métiers de mécanicien et chaudronnier sont exempts de MP alors qu’ils représentent respectivement 50 % et 5 % des effectifs suivis.
Le paradoxe de la surveillance médicale spéciale
90 % des salariés affectés par une maladie professionnelle n’avaient jamais fait l’objet d’une surveillance médicale spéciale (SMS) alors que plus de 80 % d’entre eux avaient une ancienneté supérieure à 15 ans. 10 % des salariés bénéficiaient d’une SMS sans rapport avec les maladies professionnelles qui les affectaient.
Des coûts élevés
Dans les métiers de la maintenance, la cotisation moyenne liés aux accidents et aux maladies professionnelles représente en moyenne 6 % du salaire brut dans la période de l’étude. Selon l’entreprise, le coût d’une journée d’incapacité temporaire varie de 469 à 990 €, ce qui situe le coût moyen d’un accident avec arrêt entre 25,3 k€ et 53,5 k€. L’indemnisation d’une maladie professionnelle coûte près de 100 k€ à l’entreprise. Projetées au niveau national, les coûts liés aux accidents et maladies professionnelles, pèse près de 1 % des dépenses de maintenance dans l’industrie (soit 240 millions d’€ par an).
Changer le regard
Aujourd’hui, qui n’est pas convaincu d’avoir fait le maximum pour préserver la santé des intervenants dans les métiers de la maintenance ? Nos bonnes consciences sont satisfaites d’avoir distribué des masques » P3 » et des bouchons d’oreilles. Mais la réalité des chiffres doit conduire à s’interroger sur la pertinence des dispositifs de prévention employés.
Sans rupture avec la protection actuelle et sans tenir compte des caractéristiques des métiers de maintenance dans l’industrie, rien n’évoluera. S’il n’est guère réaliste de retirer toute l’amiante présente dans les usines, ou de supprimer rapidement le bruit élevé ou le benzène, c’est en admettant leur présence et le risque santé qu’ils amènent aux intervenants de maintenance, que les changements doivent s’opérer. C’est en distribuant systématiquement de l’air sain sur les chantiers, c’est en équipant tous les intervenants de casques antibruit à liaison phonique leur permettant de communiquer entre eux et avec les salles de commande, que le mal sera attaqué à la racine (tant sur le plan de la santé que sur le plan des coûts). C’est aussi en décidant de la surveillance médicale spéciale systématique pour les 3 maladies professionnelles les plus fréquentes (amiante, benzène, bruit) que la prévention progressera.
Mais il faudra encore tordre le coût aux poncifs selon lesquels les équipements de protection coûtent cher. Une surdité professionnelle, outre l’incapacité qu’elle entraîne coûte 100 000 € à l’employeur. Pour l’amiante, c’est près de 200 000 €. Sans le percevoir clairement, une surcotisation de 4% représente en 40 ans de carrière, près de 2 années de salaire net versées à l’assureur CRAM. Pourquoi chercher ailleurs des économies sans voir que ces dépenses ne produisent aucune valeur et altèrent la santé des salariés. Mais qui s’émeut de la notification du taux d’AT ? Le responsable du personnel transmet le taux à l’équipe qui calcule la paye. Tous les mois, sans retard, un chèque est établi, sans sourciller. Voilà de la valeur enlevée à laquelle il est possible de s’attaquer. Quitte à alléger le dispositif d’assurance qui couvre ces risques. Cela ne fera sûrement pas plaisir aux assureurs, mais 4 % des salaires bruts tout de même… Sans compter qu’en matière de sécurité et de santé, la relation » gagnant-gagnant » a réellement du sens…
D’après Claude Pichot, Président de l’Afim
Source : https://www.afim.asso.fr/publications/guide/guide.asp
Le gouvernement s’engage pour lutter contre les déchets
Depuis deux ans, des actions fortes ont été engagées : mise en place d’une filière pour les pneumatiques usagés, réduction des quantités de sacs de caisse distribués, modification des modalités de financement du service public des déchets… Ces actions obéissent aux grands principes de la gestion des déchets que sont la prévention des nuisances et la préservation des ressources naturelles. Cependant, après avoir mené une large consultation, le Gouvernement estime indispensable de donner un nouvel élan à la politique dans ce domaine. Il fixe quatre priorités.
1. Le Gouvernement souhaite fixer un cap mobilisateur pour les prochaines années. Aujourd’hui chaque Français produit en moyenne 360 kg d’ordures ménagères par an, dont 80%, soit 290 kg, finissent en décharge ou sont incinérés. Il faut accentuer les efforts pour réduire la production de déchets, favoriser la réutilisation de produits usés et développer le recyclage. L’objectif est que dans cinq ans, les quantités d’ordures ménagères mises en décharge ou incinérées soient inférieures à 250 kg par habitant et par an, et à 200 kg par habitant et par an dans 10 ans. La valorisation énergétique sera par ailleurs encouragée par une augmentation de 50% des tarifs de rachat de l’électricité produite à partir du biogaz des déchets.
2 – Atteindre cet objectif suppose de franchir une nouvelle étape et de généraliser les actions en matière de prévention de la production de déchets et de réutilisation. Une campagne nationale d’information sera lancée le 10 octobre prochain. L’ADEME renforcera ses soutiens aux collectivités locales et aux entreprises en matière de prévention. En particulier, un plan en faveur d’un développement ambitieux du compostage individuel sera présenté au premier semestre 2006. Le développement des ressourceries-recycleries permettra de promouvoir la réutilisation tout en créant des emplois.
3 – Cela suppose aussi de recycler davantage, en particulier en clarifiant le fonctionnement des filières de produits en fin de vie. Avec l’appui des éco-organismes éventuellement complété par les aides du plan de cohésion sociale, un objectif de mise en place par les collectivités locales de 3 000 ambassadeurs du tri d’ici la fin 2008 aidera à relancer la sensibilisation au tri sélectif. Un nouveau volet de la taxe générale sur les activités polluantes sera créé pour favoriser la mise en place de la filière des déchets d’équipements électriques et électroniques ménagers.
4 – Le gouvernement veut créer des conditions plus propices à l’acceptation de la gestion des déchets. Malgré tous les efforts de réduction et de recyclage des déchets il est nécessaire de s’assurer que les déchets restants destinés à l’enfouissement ou au traitement thermique trouveront les capacités de traitement nécessaires.
La minimisation des impacts du traitement est une première exigence. Le gouvernement veillera à ce qu’aucun incinérateur non conforme à la nouvelle réglementation européenne applicable fin 2005 ne soit en fonctionnement au-delà de ce délai. Les actions en vue de la fermeture des décharges non autorisées seront renforcées. La TGAP pour les déchets admis dans ces sites sera doublée. L’objectif est que dans dix-huit mois, les derniers sites soient fermés.
L’accompagnement financier des communes concernées par l’implantation d’un centre de stockage ou d’un incinérateur sera renforcé et pérennisé : ces communes auront la possibilité de lever une taxe sur les quantités admises dans ces installations.
Les règles de saisine de la commission nationale du débat publicseront modifiées pour que les projets les plus importants fassent l’objet,au préalable, d’une concertation de qualité. La désignationd’un correspondant déchets au sein de l’équipe municipaledes communes de plus de 5000 habitants est par ailleurs proposée.
Enfin, l’information sur les flux de déchets, les filièresde traitement et leurs coûts sera renforcée afin que les Françaisdisposent des repères suffisants pour participer de façon accrue à l’effortgénéral en vue d’une meilleure maîtrise de nos déchets.
Source : https://www.ecologie.gouv.fr/
Contrefaçon au CEMAT de Hanovre
Lors de son arrivée à Hanovre, la veille du CEMAT 2005, auquel il participait pour la première fois, HUCHEZ (treuils) eut la désagréable surprise de constater la présence, sur 4 stands chinois, de copies de ses fameux treuils manuels : à engrenages (Manibox GR) et à vis sans fin (Manibox VS). Identiques, hormis la couleur (jaune citron pourles uns, bleu pour les autres).Bien sûr, ce n’était pas une découverte, HUCHEZ avait déjà eu l’occasion de trouver ces copies dans des catalogues de vépécistes chinois mais, là , la pilule était trop dure à avaler pour Antoine HUCHEZ, Président de l’entreprise.
Après avoir pris conseil auprès des légistes de l’exposition, il s’est rendu, accompagné d’un avocat allemand et muni de l’enregistrement de dépôt international des deux modèles en question, sur chacun des stands concernés. Il a alors demandé, gentiment, à leurs représentants de bien vouloir retirer ces copies sous peine de poursuites auprès des tribunaux allemands.
Elégance française oblige, Antoine HUCHEZ a même promis à la représentante chinoise de l’un de ces stands de lui offrir un bouquet de fleurs si les copies étaient retirées.
Le lendemain matin, au second jour de l’exposition, il n’y avait plus une seule copie de Manibox sur le Cemat 2005 ! et…. la chinoise recevait un superbe bouquet !
Nous pouvons en conclure qu’il est possible de se battre pour tenter d’empêcher l’invasion sur le marché européen de copies de nos produits à un coût, certes, moindre mais de qualité contestable (HUCHEZ a eu l’occasion d’examiner et de tester l’une d’entre elles) et, à l’heure des nouvelles règlementations européennes en matière de levage, il nous faut penser à la sécurité des utilisateurs.
Il reste à présent à espérer que la législation des autres pays européens, et tout particulièrement la France, soit aussi efficace qu’en Allemagne et puisse permettre à leurs ressortissants fabricants d’agir immédiatement pour contrecarrer ces importations asiatiques.