Transformation numérique : 90 % des industriels français tirent un bilan positif selon une étude

La majorité des entreprises industrielles françaises profitent déjà largement des projets de numérisation. Mais la pénurie de main-d’œuvre continue d’entraver durablement ces projets. Les industriels français surestiment-ils leur numérisation et, plus généralement, celle de leur pays ? Une étude menée par OnePoll pour Reichelt Elektronik auprès de 250 entreprises industrielles françaises propose un examen de l’état actuel de la numérisation en France.

Numérisation : la France se surestime-t-elle ?

Les industriels français interrogés évaluent la France entre le 5^e et le 8^e des pays européens les plus numérisés. Or selon l’indice de numérisation à l’échelle de l’UE DESI (Digital Economy and Society Index), la France obtient des résultats plutôt médiocres par rapport aux autres pays de l’UE. Dans le classement, elle se situe juste au-dessus de la moyenne à la 12^e place et n’est donc pas du tout positionnée le premier tiers. Ces mêmes industriels placeraient également l’Allemagne en première position alors que notre voisin est situé à la 13^e place, soit juste, derrière nous.

Des premiers résultats positifs et de nombreux projets dont l’IA ne fait pas partie en majorité

Amorcée depuis plusieurs années, la numérisation a transformé la quasi-totalité des industries françaises qui estiment, à 91%, le bon avancement de leur numérisation. D’ailleurs 90 % des sondés tirent un bilan positif des initiatives de numérisation prises jusqu’à présent par leur entreprise.

Ces dernières y voient l’accélération des processus et les flux de travail (52 %), la réduction des coûts grâce à des outils plus efficaces (48 %) ainsi que l’augmentation de la productivité (42 %). Pour 37% des entreprises interrogées, cette numérisation contribue au développement de nouveaux produits ou solutions. De nouveaux outils sont venus en renfort de cette transformation dont ceux qui facilitent la collaboration via des applications basées sur le cloud à 79%, mais également des outils de contrôle des machines et des systèmes à 74%.

La réussite de l’avancée de cette transformation est également un critère évalué par les industriels au cours de cette enquête. Ainsi la majorité des entreprises (79 %) évaluent le succès des mesures numériques à l’aide de critères précis tels que le délai de mise sur le marché, la réduction des erreurs, les économies de matériaux et l’augmentation des bénéfices. Cependant, seul un tiers (32 %) fixe des valeurs cibles à atteindre avant le démarrage d’un nouveau projet.

Les industriels français ont désormais une idée claire des opportunités qu’ils souhaitent exploiter à l’avenir grâce à la numérisation. Parmi les projets qu’ils aimeraient mettre en œuvre s’ils étaient mieux positionnés en matière de numérisation, la plupart ont évoqué des projets d’automatisation des activités administratives (40 %), suivis de projets de maintenance prévisionnelle (32%) et enfin au coude-à-coude la réalisation d’offres personnalisées (produits sur mesure, production de petites séries) ainsi que des projets d’automatisation en production (31%).  Contrairement à ce qui était attendu s’agissant de l’IA et de l’engouement actuel, ces projets ne figurent qu’en 6^e position avec 30% des industriels français alors que ces projets se trouvent en première position en Allemagne pour 44% des industriels allemands.

Le manque de main-d’œuvre qualifiée reste le frein n°1 aux projets de numérisation

Les facteurs de réussite les plus importants pour les projets de numérisation sont avant tout humain. Pour 54% des industriels français, il est nécessaire de trouver des moyens d’attirer et de retenir de nouveaux professionnels dotés de compétences numériques, mais aussi d’impliquer davantage les salariés à collaborer activement à la transformation de l’entreprise (à 42%).

La pénurie de main-d’œuvre qualifiée reste une épine dans le pied pour de nombreuses entreprises. Elles considèrent que la formation continue de la main-d’œuvre (29 %), des outils plus intelligents pour combler les lacunes dans les connaissances des employés ou leur faire gagner du temps (27%) et plus d’éducation numérique dans les écoles (27 %) sont les approches les plus prometteuses pour sortir de cet écueil. Néanmoins, la moitié des industriels se montrent dubitatifs sur l’adéquation du programme scolaire actuel avec les exigences d’un monde professionnel de plus en plus numérisé.

26% des industriels mentionnent également le fait qu’il faille encourager la présence de femmes dans les professions techniques et à 22%, la nécessité d’empêcher les travailleurs qualifiés de partir à l’étranger en augmentant les salaires nets ou en réduisant la pression fiscale sur les hauts revenus.