Même en temps de crise, le format des Sepem continuent de séduire les industriels

Initialement prévu au mois de juin, le salon Sepem Industries Grand Est se déroulera du 17 au 19 novembre prochain au parc des expositions de Colmar. Profondément marquée par le coronavirus et la crise à la fois sanitaire économique, la région du Grand test entend bien se relever le plus rapidement possible. Déjà, cette édition 2020 affiche déjà complet, signe d’une résilience de cette économie à la forte teinte industrielle.
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Édition 2018 du Sepem Grenoble

Quel regard portez-vous sur la crise ?

Philippe Dutheil : Sans surprise, l’événementiel a été particulièrement touché avec l’annulation de nombreux événements et le report à 2021 des salons internationaux. Du côté de nos exposants, la crise a été essentiellement sanitaire, en particulier dans le Grand Est, puis économique avec la fermeture de la quasi-totalité des entreprises durant deux mois. Si de ce point de vue l’impact a été, en Alsace et en Lorraine notamment, similaire au reste de la France, nous constatons que dans cette région plus rigoureuse que d’autres, la population et les entreprises savent parfaitement s’adapter aux contraintes sanitaires, de confinement et au geste barrière avec une volonté de rapidement s’en sortir.

Xavier Legrand : Concernant le salon Sepem, si en Alsace l’automobile est très présente, les secteurs comme la cosmétique, la pharmaceutique et l’agroalimentaire représentent aussi des parts importantes dans le tissu industriel de la région. Il en est de même pour le sud-est de la France, ce qui ne devrait donc pas trop impacter nos salons par rapport à d’autres événements beaucoup plus orientés vers l’automobile et l’aéronautique.

Avant même de parler de Colmar, comment se présente l’édition du sud est qui aura lieu à Avignon à la rentrée ?

Philippe Dutheil : Contrairement à Colmar, l’édition avignonnaise a été maintenue aux mêmes dates, à savoir du mardi 29 septembre au jeudi 1er octobre. Ce salon Sepem aura la particularité, comme à Grenoble en février dernier, de se dérouler conjointement avec le Forum de l’Électronique, également organisé par le groupe GL Events. Compte tenu de la situation actuelle, nous avons choisi d’adapter raisonnablement la surface afin de libérer de l’espace et de ne pas trop resserrer les stands ; dans tous les cas, le porterons une vigilance de tous les instants d’un point de vue sanitaire et les gestes barrières seront régulièrement rappelés. De même, les deux événements seront rassemblés au sein d’un seul et même hall d’exposition. Il n’y aura donc pas d’extension mais plutôt une petite diminution en raison de la crise. Toutefois, à la mi-mai, nous enregistrons déjà un taux de remplissage à 80 % ; celui-ci devrait encore augmenter d’ici là.

Xavier Legrand : Au niveau des temps forts, le cycle de conférences sur la maintenance – dont les thèmes seront également élargis aux process de production – sera maintenu mais il sera exceptionnellement allégé et organisé conjointement aux conférences de l’électronique. Concrètement, les conférences sur la maintenance se dérouleront les mardi, mercredi et jeudi matin ; celle portant sur l’électronique se dérouleront les mardi et mercredi après-midi.

Malgré son report, comment se présente l’édition de Colmar ?

Philippe Dutheil : Au printemps, la commercialisation était déjà terminée et le salon affichait déjà complet. À ce jour, malgré quelques demandes d’annulation faites par les entreprises pour récupérer du cash, nous enregistrons peu de pertes. Nous remarquons également qu’au second semestre de cette année, les nombreux salons et événements qui auront lieu à cette période vont pousser les entreprises à faire des choix ; dans ce contexte, les Sepem présentent l’avantage d’être peu onéreux avec des petits stands et des retours sur investissement rapides. À ce titre, nous restons relativement sereins.

Votre sentiment pour 2021 ?

Xavier Legrand : Pour le moment, notre seul repère, c’est l’édition de Douai. À l’heure actuelle, nous enregistrons très peu de pertes et nous sommes donc très confiants ; nous avons donc la volonté de travailler sur une surface identique d’autant qu’il s’agit d’un gros salon pour nous.

Philippe Dutheil : Tout à fait, et c’est là qu’on voit que l’alchimie des Sepem (avec le prix des achats plus bas et donc moins de risque sur l’investissement ainsi que des temps de déplacement réduits) continue de séduire les exposants. Pour autant, nous ne nous faisons pas d’illusion : 2021 sera également une année difficile.

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Olivier Guillon – MRJ PRESSE
Rédacteur en chef du magazine Production Maintenance, Olivier Guillon travaille depuis plus de quinze en tant que journaliste dans le domaine de la presse spécialisée et industrielle.