Valorem fin prêt face à la croissance annoncée de l’éolien off-shore

Si la crise du Covid-19 a mis à mal et retardé de nombreux projets de construction, l'éolien – et notamment l'éolien offshore – devrait profiter du Plan de relance initié début septembre et voir accélérer le nombre d’appels d'offres, scrutés avec attention par des entreprises spécialisées telles que Valorem et sa filiale maintenance Valemo.
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Valorem voit le vent tourner et entend bien en profiter. Employant à ce jour plus de 300 salariés, cette entreprise française implantée à Bègles (Gironde) et spécialisée dans les énergies renouvelables, à commencer par l’éolien, le photovoltaïque et l’hydroélectrique, s’appuie sur de multiples compétences comme l’exploitation et la revente d’énergie, domaine de l’entité Valemo. La société est également spécialisée dans la maintenance des moyens et équipements de production de ces mêmes énergies renouvelables comprenant, en particulier, à la fois les éoliennes terrestres mais aussi, et de plus en plus, en mer. 

Cette croissance de l’éolien offshore est significative depuis cinq ou six ans pour Valorem, le parc de Fécamp étant le premier à lui avoir mis le pied à l’étrier. Si la mise en chantier du projet normand a été annoncée par EDF début juin 2020, pour s’achever dans trois ans, Valorem et sa filiale Valemo ont d’ores et déjà développé depuis plusieurs années et pour le compte de la société des Éoliennes Offshore des Hautes Falaises (EOHF) un mât de mesures en mer destiné à récolter un maximum d’informations à distance portant sur des données de fonctionnement. Renouvelé à plusieurs reprises, ce contrat de maintenance et de pilotage à distance de ce mât de mesures a d’ailleurs été élargie, il y a deux ans, à de nouvelles missions telles que l’analyse des prévisions météorologiques, la coordination des interventions en mer, les inspections sous-marines des ouvrages par ROV et la relation avec les autorités maritimes. « Des activités intenses qui poussent nos équipes à monter en compétence et à appréhender toujours mieux les aspects offshore », vante-t-on au sein de l’entreprise. 

Valemo, la base arrière de Valorem experte en maintenance

Forte d’une soixantaine de personnes, l’entité Valemo est répartie dans plusieurs régions. Implantée à la fois à Nantes, Niort, Amiens, Reims, Carcassonne et aux Abymes en Guadeloupe, la « base de maintenance », comme elle est nommée dans le groupe, est également présente dans le sud de la France et à Caen, cela va de soi, d’autant que le nord-ouest de la France représente à lui seul la majorité des projets de parcs éoliens offshore, entre Fécamp, Dieppe-Le Tréport, Courseulles ou encore Saint-Brieuc. 

Valemo propose trois grands services : la supervision à distance visant à assurer la sécurité et la gestion des éco-activités, l’exploitation qui consiste à recueillir les informations des parcs et des installations à l’exemple du mât de mesures ainsi que des lidars flottants ; ceux-ci sont à l’origine de nombreux indicateurs d’exploitation, de disponibilité du matériel en fonction du contrat signé et des origines de panne ou d’arrêts intempestifs de turbine. Enfin, la troisième activité porte sur la maintenance elle-même avec l’intervention des techniciens sur les centrales, sur les mâts de mesures et les lidars flottant : ces interventions relèvent à la fois du préventif et curatif. « Nous exerçons également un autre métier : celui d’ingénierie de maintenance, une activité qui se développe notamment dans l’offshore et qui consiste à intervenir bien en amont pour intégrer la maintenance dès la conception, précise Mathieu Blandin, responsable de développement pour l’éolien chez Valorem. Après de nombreuses années de retour d’expérience, cette question est d’autant plus d’actualité que les éoliennes sont de plus en plus grandes ; celle-ci atteignent aujourd’hui entre 80 et 100 mètres de haut et génèrent également beaucoup plus de puissance de sorte que lorsque survient un problème et qu’une machine est à l’arrêt, c’est des mégawatts / heure que l’on perd en peu de temps. Cet investissement est donc aujourd’hui nécessaire, ce qui n’était pas forcément le cas avant, en particulier en pleine mer où les conditions d’accès sont beaucoup plus difficiles. »

Se tenir prêt à répondre aux futurs appels d’offres

Très implanté dans l’éolien terrestre, dont le marché est aujourd’hui en plein renouvellement, Valorem entend bien s’imposer aussi dans l’offshore. Et pour cela, pas question d’attendre que des appels d’offres soient lancés pour préparer ses équipes et les faire monter en compétences. « Nous avons formé nos techniciens sur la sécurité en mer », précise Mathieu Blandin. Mais Valorem et sa société de maintenance n’entend pas s’arrêter là : le groupe travaille en étroite collaboration avec l’École nationale supérieure maritime (ENSM) sur la gestion de flux des moyens nautiques chargés d’intervenir sur les exploitations offshores ; « Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins entre l’expérience terrestre et les besoins maritimes. C’est pourquoi nous devons trouver des compétences et les passerelles nécessaires afin de mieux intervenir en pleine mer et ne rien négliger, à l’exemple du droit du travail pour lequel nous devons aussi nous adapter». Et d’ajouter : « nous devons nous préparer en matière de formation et de recrutement ; c’est pourquoi nous investissons beaucoup dans l’apprentissage et dans les compétences. L’objectif est de nous tenir prêts car si les appels d’offres ne sont pas encore lancés, ça va venir. Nous les attendons de pied ferme».

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Olivier Guillon – MRJ PRESSE
Rédacteur en chef du magazine Production Maintenance, Olivier Guillon travaille depuis plus de quinze en tant que journaliste dans le domaine de la presse spécialisée et industrielle.
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